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La longue réparation

Le 20/01/2007 à 23h57 (heure française)
12°58S / 38°30 W

Salvador, 19 jours, un moteur cassé, une lourde réparation, 19 jours…Attendez que je vous explique. Après l’euphorie de l’arrivée sur le continent sud américain, nous n’avons qu’une hâte, repartir et découvrir les merveilleux mouillages, les petites îles et les embouchures de rivières paradisiaques qu’offrent cette côte brésilienne. Les grandes villes ce n’est pas vraiment notre truc.
Malheureusement, notre bateau et surtout notre moteur accusent le coup. Une préparation trop rapide en France, et une traversée bien mouvementée. Pas le choix, il faut sortir le moteur du bateau. nous le confions à Marcello, un mécano brésilien. Il lui faudra tout de même 15 jours pour lui refaire une beauté. Pendant ce temps là, nous ne chômons pas. Deux grandes leçons que nous apprenons : sur son bateau, il y a toujours milles choses, petites et grandes à réparer, à améliorer. La deuxième : plus on répare, on améliore, plus on découvre de nouvelles de pannes! C est des coups à nous rendre dingue mais c’est comme ça, et c’est comme ça pour tous les plaisanciers. On se prend à rêver tout de même qu il y aura une fin à nos réparations et qu’on pourra être tranquille pendant au moins 15 jours !!
Mais bon : une fois le moteur réinstallé, il rechigne à fonctionner normalement : fuite de liquide de refroidissement, fuite de gasoil, un alternateur paresseux, des durits mal fixées et de mauvaises qualité à changer et un extracteur d’ air qui ne marche pas ! Encore quelques jours pour régler nous même ces petits problèmes. Avec l’aide et les conseils des voisins de ponton, on se découvre une âme de mécano, d’électricien, chauffagiste de qualité !! Merci donc à Pépé un espagnol possédant le même bateau que nous, à Bruno, Yann, serge, Astérix, Dominico et surtout au jeunes mécano Daniel de l’école navale brésilienne qui a été de très bon conseils pour la réparation de notre pot d ‘échappement. Et oui , le dernier gag en date, celui ci rejetais l’eau d’échappement non plus à l’extérieur mais dans le bateau !!! quand je vous dit qu il y a moyen devenir fou !!
Conclusion, 19 jours de réparation, de rénovation intense et voilà un bateau un prêt comme jamais, décidé à nous faire rêver et à nous amener dans tous ces paradis brésiliens.
19 jours de rencontres, et de réflexions. Laisser moi vous expliquer de nouveau. Comme vous le savez déjà, nous avons revu à la baisse notre périple maritime déjà beaucoup trop en retard pour descendre avec notre bateau dans les canaux de patagonie. Il a fallu donc revoir un nouvel itinéraire et petit à petit on rêve de « rentrer » en France par Terres Neuves, ce qui nous permettra de redescendre par l’Islande et l’Irlande. Evidement tout ceci est une grande hypothèse qui dépendra des aléas du voyage. Troisième grand axiome que nous avons appris depuis le départ. Ne jamais trop prévoir, ni planifier en bateau !! Pourtant, nous nous refusons à faire une croix sur la Patagonie ; surtout depuis l’invitation de Yann Sergent, vétérinaire de Saint Pabu, qui descend dans le Sud Argentin. Voyageant la plupart du temps seul à bord de sa magnifique goélette rouge, on serait pour lui une aide potentielle pour prendre les mouillages dans ce pays froid et hostile ! Embarquement prévu en Avril …Le rêve continu…
19 jours de découverte. Salvador et son Pelourinho. Le vieux quartier qui domine la Bahia de todos os santos. ( la baie de tous les saints). Difficile d’imaginer cette ville et la vie il y a 4 siècles. Ces superbes maisons coloniales de couleur pastel étaient alors le lieu du trafic d’esclaves. Mains d’oeuvre pour les champs de cannes. Aujourd’hui, ce centre est un régal pour les touristes qui peuvent admirer le coucher de soleil sur cette place, embrasant les couleurs de ces maisons et églises. Assister aux répétitions de batucada, déferlement de percussions inoubliables qui donne une idée de ce que peux être le carnaval local!

Voilà c’est le 19 janvier il est 3 heures du matin nous larguons les amarres, sans Guillaume partis sur Buenos Aires. Je laisse sur bâbord Salvador ses lumières, son bruit perpétuel, le phare de barra. Comme un nouveau départ direction Itacarré.


Gildas

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