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10/12/2007
47°21'54N 56°29'40 W
Saint Pierre et Miquelon, du homard, encore du homard!!
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30/08/2007
48°01’20 N / 34°48’83 W
Flemish
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16/08/2007
47°400158N 58°137004W
Newfoundland
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03/08/2007
47°47'0250 N 61°28'2030 W
L'Archipel de la Madeleine
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12/07/2007
32° 17'94 N / 64° 38'10 W
De l'autre côté du mur...
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29/06/2007
26.3300N -65.3000W
Le Triangle des Bermudes.....
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08/06/2007
15'5800 N 61'3800W
A Morgane
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12/05/2007
54º48' S 68º 18 W
Descente en Patagonie
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27/04/2007
2°54N 44°7W
Paracuru
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29/03/2007
3°50'2727S, 32°24'5973W
Fernando de Noronha
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08/03/2007
34 º53 S et 56º 11 W
Uruguay!!
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15/02/2007
25°41'38S / 54°26'14W
Les chutes d' Iguaçu
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07/02/2007
13,3° S et 37,7° W
Et pendant ce temps là…
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06/02/2007
49'40 S et 72'90 W
L'Argentine, et un avant goût de bout du monde...
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20/01/2007
12°58S / 38°30 W
La longue réparation
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15/01/2007
13°04S 38°24 W
Salvador de Bahia
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29/12/2006
10° S et 36° W
Le quart de nuit
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28/12/2006
8° S, 34° W
Les Aventuriers de l'île déserte, suite de l'histoire imaginée par Camille...
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27/12/2006
00° 58 N / 34° 57 W
Naviguer sur les étoiles !
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21/12/2006
8°N 37°W
Potion magique pour tout le monde !
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20/12/2006
5°01 N 26°58 W
Le Pot au Noir
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16/12/2006
8°01N / 27°36W
On dirait une baleine ?
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09/12/2006
16°54 N – 24°58 W
Les enfants de San Antão ( Cap Vert )
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28/11/2006
16º54'35 N 24º56'14W
De Gran Canarias au Cap Vert
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19/11/2006
29°13' Nord 13°31' Ouest
Graciosa
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09/11/2006
38°40’ Nord et 9° 18’ Ouest
L'equipage au complet!
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08/11/2006
38degres76' et 09degres04'
Lisboa
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06/11/2006
Lisbonne, Portugal
Une partie de golfe !
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28/10/2006
Lorient, Morbihan (56), France
Nous y sommes...
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19/09/2006
Pont Croix
le pourquoi du comment ou la naissance d'un rêve
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Flemish

Le 30/08/2007 à 00h01 (heure française)
48°01’20 N / 34°48’83 W

C‘est décidé. Nous partons ce soir. Il est 23 heures à Saint Pierre ce 15 août 2008. Romain nous largue notre dernière amarre et nous y voilà, tous là sur le pont du Lick : Sophie, Caroline, Guillaume, Pierre. Nous admirons en silence les lumières de Saint Pierre. Ses longues rues parallèles qui descendent sur la mer. En face la merveilleuse Ile aux Marins, et ces quelques loupiotes. Puis la Roche Petite Saint Pierre avec sa balise d’eau saine, et enfin l’Ile aux Pigeons sur tribord et le large . Chacun profite de ces derniers instants, les yeux sur la terre et l’esprit à notre traversée. Un mélange d’excitation, d’impatience et d’angoisse. Une navigation certainement pleine de surprises nous attend.

A la différence de la transat sud, ici les vents ne sont pas réguliers comme le boulevard offert par les alizés. Ici ce sont les fronts , les bascules de vent, et les anticyclones qui vont nous conduire. D’ailleurs pas simple de choisir la date de départ, de trouver la bonne fenêtre météo entre les dépressions, les avis de cyclones… Pour aider Pierre à ce casse-tête, les météorologues de l’aéroport sont là, prêt à interpréter conseiller expliquer les foules d’informations, cartes et données météorologiques. Un faux départ, les derniers conseils de Manu président du club nautique, la dernière évolution de la situation météo : C’est parfait. Pierre a trouvé la fenêtre ! Un dernier resto et nous voilà, il est 23 heures 45 et les lumières de Saint Pierre disparaissent…

Lors de notre première transat, on se régalait à écouter la météo marine sur RFI à 11h30 TU. Nous nous délections des annonces quotidiennes du speaker : avis de coups de vent, avis de tempêtes, mers grosses à très grosses, mer énorme aujourd’hui pour la zone Flemish !! Nous nous délections car chaque jour c’était pire. Chaque jour on se disait que vraiment nous étions bien là sous la chaleur de l’équateur et que jamais, jamais on ne naviguerait par là bas. Qu’il fallait être fou pour s’y aventurer. Pourtant nous y voilà dans cette fameuse zone : Flemish !!! A croire qu’il ne faut jamais dire jamais. Evidement c est le mois d’août. Evidement le bateau et l’équipage sont bien plus aguerris. Mais reste cette crainte justifiée de prendre un coup tabac au travers de la zone.

Cette zone est à l’est des bancs de terre Neuve. Elle est délimitée entre le 45° et le 35° méridien ouest, elle précède les zones Faraday et Roméo. Et entre le 48° et le 40° nord au dessus des zones Milne, Altaïr et Charcot. C’est là que naissent la grande partie de nos dépressions atlantique.

Nous sommes le 21 août et il nous reste 1° degré avant d’en découdre avec cette zone. Et le coup de vent que l’on attendait est bien là, établi à 30 nœuds depuis le début de l’après midi. Dernière surprise de Flemish qui nous aura fait frémir, autant que régalé les yeux. En effet, et je l’apprends seulement aujourd’hui, mais depuis le début de la transat, Guillaume a eu le temps de méditer sur une botte retournée, flottante, perdue. Quelle bonne augure pour débuter notre voyage, Je te remercie d’avoir gardé ça pour toi. Ceci dit, contrairement à ce que l’on attendait, c’est le soleil et non la brume qui nous accompagne. Un vent sud ouest entre 15 et 25 nœuds (de travers) lance le bateau aidé par un formidable courant à près de 10 nœuds ! Incroyable. Mais ce qui nous réjouit le plus, c’est l’abondance de vie qui nous entoure. De nouveau la mystérieuse tortue luth effleure subrepticement et silencieusement le bateau. Puis commence le ballet des cétacés. Chaque jour plus nombreux , chaque jour plus diversifiés. Et à chaque espèce son style ! Ce matin du 18 c’est l’explosion. La mer bouillonne, plusieurs souffles percent la surface de l’eau. Des rorquals communs! Enormes ! Grande première pour le Lick : on les admire enfin sauter, sortir complètement hors de l’eau. Elles sautent en vrillant lançant leur nageoire pectorale vers le ciel. Imaginez l’éclaboussure de ce poids de 70 tonnes et de 30 mètres de long qui retombe… à plat!!! Autour d’eux, c’est une escadrille de dauphins qui charge vers le bateau, coupant son sillon sûrement à la poursuite de leur pêche. Curieusement au sein de ce banc, à proximité des baleines, une masse noir surgit avec grâce hors de l’eau. Il saute comme les dauphins mais est bien plus gros, Avec Guillaume on n’ose pas y croire, mais au vu de sa nageoire dorsale gigantesque , triangulaire peu de doute. C’est un orque !

Dans la nuit, le vent a largement forci, il siffle dans les haubans, la mer est un peu plus agitée, secouant le bateau à grand coups de gîte. A la fin du quart de Pierre, j’entends de l’agitation dans le bateau. il fait noir, il n’y a pas une lune, le ciel est bas et brumeux complètement humide. Caroline se demande à haute voix pourquoi Pierre joue avec la BLU (notre radio longue onde qui peut émettre parfois des bruits bizarres) à cette heure ci ? Pas du tout, quand je me lève, Pierre est sur le pont avec Guillaume à demi hallucinés, demi terrorisés, par le spectacle qui nous poursuit. D’énormes masses noires nous suivent, sautent, soufflent, éclaboussent, réveillent et allument le plancton dans le sillon du bateau. A peine trop loin pour les identifier, on imagine une bande d’orque affamée !! Le bazar qui réveilla Caroline sont en fait l’incroyable tchatche de nos assaillant. Leurs ultras sons diffusent partout, leurs sifflements traversent la coque et raisonnent dans nos cabines. Dehors c’est un concerto incroyable… Nous aurons la réponse concernant la personnalité de nos invités le lendemain soir. En effet dans la même brume épaisse, horriblement humide qui ne nous lâche plus désormais, un troupeau de globicéphales se lance de nouveau à nos trousses. Ils sont une peut être une trentaine sautant, surfant les vagues toujours dans notre sillage. Le Globicéphale est comme un dauphin sauf qu’il mesure bien 7 à 9 mètres de longueur ! énorme ! et qu’ils ont la tête ronde presque tronquée.

Ils vont nous suivrent pendant une bonne demi heure. Ils ne chasseraient que la nuit. Entendez par la qu’il y aurait du poisson sous notre bateau ? Nous, on n’en a pas vu la couleur !

« Approchez, Approchez, venez voir. ce soir mesdames et messieurs vous aurez le privilège et l’immense plaisir d’admirer notre attraction phare. Ils sont fabuleux, ils sont fantastiques, il sont incroyables. Tremblez, tremblez, ce soir vous allez voir l’attraction venu des profondeurs de l’Atlantique. Tout noir. Ennemis et complices du capitaine Achab. Ils sont là pour vous et pour votre plus grands plaisirs. J’ai le plaisir de vous annoncer au grand show de ce soir, les baleines sauteuses !!! ». En fait ce sont des cachalots sauteurs. Facilement reconnaissables avec leur tête énorme et carrée, leur robe lisse, noire et bleutée. Ils sont plusieurs dont un énorme, à souffler et sauter derrière le bateau dans les lumières du coucher de soleil. Ils se dressent verticaux, sortant dans un incroyable effort comme des torpilles. Puis la queue toujours dans l’eau, se laissent retomber sur le coté dans de nouvelles explosions d’écumes. On aimerait bien savoir pourquoi ils font ça ? est ce pour voir le bateau ? pour jouer ? manger ? le feraient-ils si nous n’étions pas là ? mais alors merci, c’est l’un des plus beau spectacle qui nous a été donné de voir.

Et puis il y a la baleine plus tranquille, qui attend que le bateau approche, la tête hors de l’eau, nous regardant d’un œil tout rond. A quelques mètres, nous sommes en extase devant ses deux évents qui soufflent de grands jets d’eau, libérant par la même une véritable odeur de vieux siphon d’évier bouché ! Une fois assez près, elle accélère, mettant en route sont moteur de nageoire caudale. Puis lentement elle Plonge. Elle courbe ainsi le dos qui s’élève hors de l’eau. Dépasse en suite sa petite nageoire dorsale. Puis sa queue. Et enfin sous les hurlements du Lick ébahi, sous le doigt fébrile de Guillaume et de son traître d’appareil photo !, sa nageoire caudale. En éventail. En suspension, bien haut, elle disparaît sans une goutte, gracieuse vers les profondeurs !

Voilà nous avons dépassé la zone de Flemish. Le talweg qui nous apporte ce bon vent devrait bientôt passer et tourner. Malheureusement, il ne tourne pas. L’accalmie sera pour plus tard. En attendant le Lick danse la samba, cogne dans les vagues, les boiseries couinent, les haubans chantent et râlent. A bord, on s’accroche, évitons les embruns, en attendant le retour du soleil…et de notre Bretagne…

Gildas

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